On citera volontiers la naissance lors du solstice d'hiver, et la résurrection/renaissance de Jésus/Mithra. Plusieurs indices historiques laissent à penser que la communauté zélote de Cilicie est le lieu où le transfert s'est organisé: la ville centrale était la Tarse de Paul. Bref, tout semble se passer comme si finalement Mithra avait survécu complètement, mais au prix d'une partition: les éléments-clés religieux récupérés par le christianisme, et les rituels et méthodes initiatiques par la franc-maçonnerie, par-delà deux millénaires! C'est ce gigantesque « viaduc » de 2000 ans qui pose évidemment question, vu cette qualité de transmission. Serait ce inscrit dans nos gènes? Sont-ce les archétypes communs à tous les humains qui ont permis cela, sans que nous en puissions mesurer la part innée et la part acquise? Les néoplatoniciens semblent avoir joué un rôle de véhicule pour permettre une partie du saut, de l'Antiquité tardive jusqu'à la Renaissance: 13 siècles, pas mal! Nul doute non plus que les kabbales et l'alchimie ont, elles aussi, servi de véhicule pour nous mener où nous en sommes.
Selon l'érudit Charles Imbert dans son ouvrage « Les Sources souterraines de la Franc-Maçonnerie » notre institution initiatique serait une survivance vivante du Mithraïsme, culte à mystères apparu en Perse au IIe siècle av. J. C, puis répandu dans tout l'empire romain en particulier chez les militaires. À son apogée à la fin du IIe siècle ap. C, en syncrétisme ensuite avec d'autres cultes solaires tel le « Sol Invictus » d'Aurélien, il est combattu puis supplanté par le christianisme à partir de Constantin. Ce culte, dont les symboles ont inspiré les tarots, aurait ainsi préparé le terreau du monothéisme chrétien. Écoutez plutôt: Mithra, dieu solaire né d'une vierge dans une grotte, en compagnie de bergers et de mages babyloniens, incarnant la lutte des forces du bien contre le mal, qui meurt au printemps puis ressuscite – un dimanche – 3 jours après un repas avec ses amis, monte aux cieux, d'où il reviendra pour juger les morts après pesée des âmes… Baptême, immersion dans l'eau, purification des fautes, pain, vin, coupe, sacramenta, prêtres appelés pères, clergé dirigé par un Papa en manteau rouge et crosse de berger habitant la colline du Vatican à Rome.